Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par Marc M

Le laminoir de Givonne, le premier de France, des Etablissements Jeanlin, sur la route de Givonne à Illy, en bordure de la « Forêt de Sedan », a été construit en 1777. Ce laminoir a été démantelé en 1967.


 Avant la première guerre mondiale, la région sedanaise constituait un des centres de laminage de tôles fines les plus importants de France, Tous ces laminoirs ont maintenant disparu .
Il était abrité sous un vieux bâtiment aujourd'hui démoli ( juillet 1967 ). Cette usine avait vu le jour avant la Révolution - l’une de ses girouettes porte la date de 1771 
Aucune modification n’avait été apportée aux bâtiments et ses installations mécaniques ne furent que très légèrement modernisées.

 

Quelques pièces  seront sauvées de la démolition, dont un axe de chêne de 7 mètres de long qui soutenait la roue à aubes et un peson à lingots, de 2 mètres de hauteur, datant du XVIII éme siècle, qui ont été amenés au Château-Fort de Sedan où ils seront abrités .
L’existence des forges à Givonne date  de 1642 La création du premier laminoir de France ( procédé inventé par les Liégeois) en 1777. En 1790, un second laminoir tournait  à Givonne.
Le fer, d’abord « dégrossi » à la platinerie était transformé en lames minces entre les deux cylindres du laminoir. Des roues à aubes, utilisant l’eau de la Givonne et de l’étang de retenue, actionnaient le marleau-pilon et faisaient tourner les cylindres. Pendant près d’un siècle, ce laminoir aurait employé seize ouvriers.
De 1875 à 1880, les fours ne fonctionnaient plus car le fer était acheté en Lorraine. L’usine, qui avait alors vingt-deux ouvriers, fabriquait aussi des pioches.
De 1880 à 1914, on utilisait l’acier doux et la houille remplaçait le charbon de bois. Avec une quarantaine d’ouvriers, on y fabriquait de la tôle mince : tuyaux de poêle, pelles, côtés de cuisinières, etc.

De 1914 à 1918. les Allemands enlevèrent toutes les machines et firent sauter les digues de l’étang.
 De 1920 à 1940, ce fut la restitution du matériel et la remise en marche du Laminoir avec une vingtaine d’ouvriers.

De 1941 à 1942, le laminoir a fonctionné pour utiliser le stock  restant, et en 1942, eut lieu l’arrêt définitif, faute de main-d’œuvre spécialisée. L’usine a toutefois continué à tourner avec quelques ouvriers occupés à la fabrique des pelles, pièces embouties et clochettes pour les mines et les troupeaux montagnards.

Après la guerre de 1914-18, le laminoir de Givonne - le seul qui n’ait pas été modernisé - était dirigé par MM. Jeanlin et fils. Ils furent contraints de l’arrêter par manque de main-d’œuvre qualifiée, mais aussi les deux cages mues par la force hydraulique ne pouvant soutenir la concurrence des grosses usines concentrées dans l’Est et possédant un matériel puissant et moderne. L'usine de Givonne avait toujours gardé sa roue à aubes des origines.

Les rayons de l’immense roue à aubes, longue de 7 mètres et d’environ 4 mètres à 4,25 mètres de diamètre.
Le laminoir de Givonne était encore éclairé l’acétylène en 1913 .
Avec la disparition de ce laminoir disparaissait une aristocratie  ouvriere  . Cette aristocratie  était fondée sur le caractère exceptionnellement pénible et bien particulier du travail au feu, métier qui exigeait un long apprentissage et qui était nécessairement exercé par une élite.

D’après le patron du laminoir de Givonne, la raison majeure de son arrêt a été la difficulté de trouver des chauffeurs de fours à maletas, installations surranées, pour la conduite desquels il n’existait plus, dans la région, aucun spécialiste.

Cette spécialité était exténuante et exigeait de la part des ouvriers de la robustesse et une résistance au feu peu commune. L’aristocratie des ouvriers du feu trouvait pourtant préférable, pour ses enfants, l’ardeur des laminoirs eu bruyant envoûtement des tissages. « Plutôt Toqueux que Peloqueux » disaient-ils.
 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article