L'histoire se répète , les historiens aussi !
31 Mai 2017
Charlotte Chauchet-Guilleré, née le 5 décembre 1878 à Charleville (Ardennes) et décédée le 13 mars 1964 à Paris, est une artiste française. Elle a été peintre puis s’est consacrée aux arts
décoratifs comme créatrice mais aussi en contribuant à une meilleure exposition et à une
meilleure connaissance de l’art déco par le grand public.
Après des études en Ardennes, elle poursuit à Paris, bénéficiant notamment des enseignements de Benjamin Constant, et Jean-Paul Laurens. Elle se lance comme peintre et ses toiles sont admises dans plusieurs salons, exposant ainsi au Salon des artistes français, ou encore à l'Exposition des femmes peintres et sculpteurs. un de ses tableaux, Marée, est présenté Au Salon des artistes français, elle reçoit en 1901 une Mention honorable en 1901, en 1902 une
médaille en 1902, et en 1904 une Bourse de voyage3. L'État acquiert trois de ses œuvres en
1901, 1904 et 1906 : Intérieur de cuisine. Intimité et Fillette à la pomme. Le musée de
Charleville la sélectionne également et acquiert quatre tableaux pour ses collections.
Le 17 mars 1906, à Paris, elle épouse un avocat, René Guilleré, amateur d’art et de musique,
collectionneur d’art nègre, poète, auteur dramatique, collaborateur à différentes revues, et
membre fondateur, en 1901, de la Société des artistes décorateurs (S.A.D.) dont il est
secrétaire général. Ils se font construire une demeure en briques et en ardoises, avec une
façade sans ostentation mais pourtant singulière et élégante, au 13 rue Eugénie Gérard à
Vincennes5. Tout en continuant son activité de peintre, Charlotte Chauchet-Guilleré devient
membre actif de cette société. Elle expose des panneaux décoratifs, au Salon d'automne de
1910 à 1913, et au Salon des indépendants de 1911 à 1913. Elle est sollicitée à la même
époque par Hector Guimard pour exécuter une fresque dans la salle à manger de l’hôtel Mezzara (1910-1911).
À partir de 1909, elle crée avec René Guilleré, et grâce à l'appui de la famille Laguionie,
à la direction du Printemps, un rayon d'art décoratif dans ces Grands magasins.
En janvier 1913, toujours au sein du Printemps, ils prolongent cette première étape en lançant
une structure nouvelle, Primavera, consacrée encore au mobilier et aux arts décoratifs.
Ce sont des Ateliers d'art, avec des lieux de fabrication en banlieue et en province
s'ajoutant à la sollicitation d'artisans, des modèles exclusifs, des créateurs et un
espace spécifique d'exposition en magasin. Travail du bois, des tissus, du verre, du papier
et de la céramique. Des objets en céramique qui rencontrent un succès rapide. Cette structure
Primavera diffuse vers le grand public un mobilier et des objets de décoration modernes,
gommant les cloisonnements entre l'art, l'artisanat et la grande distribution8.
À un moment où la critique boude encore le cubisme et ses maîtres, Juan Gris, Georges Braque
et Pablo Picasso, René Guilleré et Charlotte Chauchet-Guilleré s'inspirent de leurs œuvres,
puis puisent dans d'autres sources d'inspiration lorsque les meubles géométriques envahissent
le marché6. Leurs collections s'inscrivent dans le mouvement de l'Art déco. René Guilleré est
le premier directeur de Primavera. Charlotte Chauchet-Guilleré en assure la direction artistique
de 1922 à 1937. Les autres grands magasins copient la formule : ainsi, les Galeries Lafayette
sollicitent Maurice Dufrêne pour animer la Maîtrise, et Paul Follot anime Ponome au Bon Marché.
En 1931, René Guilleré meurt. Un des grands créateurs de mobilier de l'équipe Primavera,
Louis Sognot, seconde Charlotte Chauchet-Guilleré qui assure cette direction de Primavera
jusqu'en 1937, puis se retire. Elle meurt le 13 mars 1964 à Paris